[CR][LONG] Une virée TT derrière un guide en F800GS de location...

Hello,

Je me suis offert voilà deux semaines un petit week end très sympathique. Je pense que ce CR pourra en intéresser certains et, vu le plaisir reçu, je ferais sans vergogne la publicité du Gentil Organisateur à l'origine du week end.

Disons le tout de suite, il s'agit de William, patron de l'agence de voyage easy-raider :
http://www.easy-raider.com

J'avais craqué voilà deux mois sur la formule "Tour des volcans" pour le we du 20/21 juin :
http://www.easy-raider.com/moto_france_tourdesvolcans.htm

Au départ, j'avais pensé participer avec la F650GS de mon père, mais finalement, entre les frais pour la descendre de Paris et l'usure, je me suis dit que la moitié des 300€ de la location d'une F800GS était déjà couverts, donc autant partir sur la moto de mes rêves.

Je décolle donc de Bruxelles le vendredi à 9h avec la Duke. Road book "au moins pire" (le ch'nord, c'est pas l'Ardèche...), direction Chaville au sud de Paris. Arrivé vers 14h, j'attache solidement la Duke à la GS dans le local vélo et nous poursuivons vers Vichy en voiture (pour se taper 400 bornes d'autoroute, c'est quand même mieux, surtout quand il faudra rentrer dimanche soir avec le we dans les pattes).

Soirée tranquille à Vichy et arrivée chez William le samedi matin. Check des motos, consolidation du groupe et nous voilà fin prêt. Il y aura donc pour cette virée de deux jours, le guide, William sur sa KTM 1190 Adventure R, deux BMW F800GS de location (dont moi), deux BMW R1200GS, une Yam XT660R, une Honda CR250F et (sic !!!) une KTM 990 supermot' chaussée en 17 pouces avant comme arrière !!

Hormis la 990 (pour qui c'est l'inverse vu les dimensions dispo), toutes les motos sont équipés de pneus trails plus proche en sculpture du T63 que du Anakee (pour ceux qui connaissent la gamme Michelin).

Ayant une petite expérience de balades TT (au pas) en montagne sur de gros trails lourds et mal chaussés, je ne m'inquiète pas trop vu la présence des 1200GS et de la 990. Erreur, le pilote compte plus que la moto et ces messieurs sont expérimentés...

On commence par des sentiers de plaine très roulant, au point d'être parfois à 90km/h sur de la caillasse.
Ce sera ma grande surprise du week end, la capacité des bécanes à encaisser des chocs, passage de bosse et ornières à des vitesses où j'aurais cru tout voir voler en éclat.

En fin de matinée, les grandes lignes droites se faisant moins nombreuses, la vitesse moyenne redescend un peu à mon grand soulagement. Quelques descentes et un freinage foireux au bout d'un sentier avant la remontée sur la route me fond comprendre également qu'il vaudra mieux déconnecter l'ABS pour cet après midi.

On s'arrête déjeuner dans un petit resto en terrasse (le temps est idéal) et le sourire est déjà bien imprimé sur mon visage. Je m'amuse comme un fou, j'adore la 800GS une fois passé la première appréhension (c'est quand même pas le même gabarit que la Duke 390 à laquelle je me suis habitué).

Après déjeuner, les sentiers sont de plus en plus sympa, les paysages sont grandioses mais pour ne pas trop faire attendre les coéquipiers, je regarde plutôt ce qui se présente 20m en amont de ma roue avant...

Le soir, l'enchantement est complet, j'ai maintenant compris comment gérer la moto qui se révèle aussi efficace sur le franchissement d'ornières que vive et plaisante poignée dans le coin sur les passages bitumés. La région quand à elle est sublime avec une succession de monts, de petits chemins et de lacs de cratères.

Le lendemain, bien remis des excès du repas de la veille, on attaque des sentiers un peu plus dur. Du facile pour les collègues quand je transpire un peu plus. heureusement les difficultés sont courtes donc il est possible de souffler. Une montée en virage entrelacée d'ornières désordonnées tracées par le ravinement des eaux de pluie me panique un peu par l'erreur que je fais de m'arrêter en plein milieu. Mais le plus chaud sera une descente assez longue et raide et tapissée de grosses pierres (j'ose pas dire des rochers mais presque). Ce sera le seul moment ou je passerais même devant la KTM 990 (sans faire le fier pour autant...) vu la difficulté du camarade à négocier le passage sur ses belles jantes forgées de 17"...

Et pourtant, ce sera sur un passage assez facile que je finirais par poser la F800GS au sol en milieu d'après midi : le terrain est "presque" plat, dans un chemin recouvert d'herbes hautes. Les ornières de tracteur sont profondes et, roulant sur le talus central à une vitesse trop élevée pour moi, je crains de glisser. Je décide alors de couper les gaz et après avoir ralenti essaie de descendre dans l'ornière de droite. La roue arrière y va de bon cœur quand celle de devant semble soudain attirée par l'ornière de gauche... C'est presque à l'arrêt que je poserais la moto sur le flanc gauche. Je la relève d'une main le temps de dire ouf (adrénaline...). Bien protégée, l'herbe ne lui a pas fait grand mal mais je prendrais l'avertissement sans frais pour ce qu'il vaut : mes camarades de jeu n'ont pas fini de m'attendre sur les derniers kms de pistes restant à faire avant le retour. Surtout après être revenu en plaine sur des pistes permettant des vitesses élevées.

Rentré en fin d'après midi sur Vichy, il ne reste plus qu'a saluer tout le monde, remercier William et enquiller l'autoroute en voiture jusque Paris. Le lundi, le retour sur Bruxelles me permettra de tester l’étanchéité de la Duke à défaut de celle de mes bottes. 4cms d'eau au fond de celles-ci et le doigt sur le seul point qu'on puisse reprocher à notre 390 : quand le temps se gâte, on est pas sur une R1xx0RT et il est difficile d'enquiller l'autoroute à 150 sur 300kms pour raccourcir la douche...

Bilan du week end : Excellent quand à l'organisation, au parcours et aux prestations hôtelières. La différence de niveau avec les autres inscrits m'a un petit peu pesé mais finalement, j'en suis content car cela m'a motivé et obligé à progresser.

La location de la moto est une bonne solution financièrement (contrairement à ce qu'on peut penser en lisant le tarif, mais il faut prendre toutes les données en compte pour faire un vrai chiffrage comparatif) et en étant sûr d'avoir une bécane performante pour la rando proposée.
Seul bémol, il vaut mieux être sûr de soi car aucun assureur ne fait de tout risque pour les locations moto en France : la chute peut donc coûter très cher. Avec ma propre moto, j'aurais sûrement été plus détendu et aussi plus efficace connaissant par cœur ma monture. Je suis surpris d'ailleurs d'avoir trouvé la 800GS plus proche en poids/gabarit de ses cousines flat (j'ai roulé dans le passé en R1150GS) que de ses petites sœurs mono (funduro ou F650GS).

Il ne reste plus qu'à recommencer avec une Triumph Tiger de location pour savoir laquelle je vais finir par acheter...  ;-)

A+
Gwen

Merci pour ce CR il est bien sympa, ça donne envie tous ça! !